Lettre des rédactrices

Alors que nous préparions le présent numéro, l’état de l’environnement pesait sur nos esprits. Les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées. L’océan est envahi de plastique, et un million d’espèces végétales et animales sont menacées d’extinction. La pandémie de COVID-19 est liée à une dégradation des systèmes naturels dont l’être humain est responsable. Nous avons le devoir pressant d’agir. Mais nous n’avons pas perdu espoir.

« Notre foi nous rappelle en permanence d’observer la beauté du monde et de l’univers qui nous entourent et d’en être reconnaissants, et notre responsabilité et obligation, en tant que gardiens de la création divine », a déclaré Son Altesse l’Aga Khan à Ottawa en 2013.

Nous avons créé ce numéro pour réfléchir à cette responsabilité. Nos rédacteurs abordent l'idée de la gérance de l'environnement et les façons dont la nature nous offre des opportunités de réflexion, de répit et de renouvellement. Nous trouvons une inspiration et des leçons dans les jardins qui montrent le pluralisme inhérent à la création d’Allah. De la signification spirituelle, culturelle et sociale des jardins islamiques au profil d’un activiste des Premières nations luttant pour le droit fondamental d’accès à l’eau, ces histoires mettent en lumière les interconnexions entre les humains et le monde naturel.

Sans compter aussi les défis liés aux relations humaines. Les problèmes environnementaux touchent de manière disproportionnée les personnes issues de groupes marginalisés et à faible revenu. Pour relever ces défis, il faut adopter une perspective pluraliste, qui valorise les points de vue des personnes d’origines diverses, favorise la justice sociale et préserve la dignité humaine.

Ce portrait d’ensemble est venu nourrir notre conviction que la gérance environnementale n’est pas seulement notre responsabilité, mais également notre vocation en tant qu’être humain. Nous vous invitons à parcourir ces pages — comme vous le feriez dans un jardin fleuri et lumineux — et nous espérons qu’elles sèmeront des graines sur la façon dont chacun de nous peut, à sa manière, être le gardien de cette création que nous partageons.