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Continuer à bouger quand tout s’arrête

Cinq athlètes professionnels discutent de la pratique du sport en période de pandémie

Par
Omar A. Rawji
Published October 23, 2021
De gauche à droite : les athlètes ismailis Alia Karmali, Arisha Ladhani, Zohib Amiri, Armaan Walli et Zafir Rawji. Crédits : Bevan Lenders/SportsAction Pix, Jason Evans/@inthebluecrewdu, Stjepan Mackillop, Afghanistan National Football Team, Target Photography.

Depuis l’enfance, vous vivez votre vie en poursuivant un but unique.

Vous vous levez tôt. Vous êtes à la gym. Vous êtes sur la glace. Vous êtes sur le terrain.

Vous vous entraînez et vous vous exercez. Vous faites attention à ce que vous mangez et surveillez tout ce que vous ingérez. Après l’école, vous êtes de retour à l’entraînement. Encore et encore. La clé, c’est la répétition.

Voilà la vie des athlètes qui aspirent à devenir les meilleurs au monde. Les pauses à l’horaire sont rares. Si vous en prenez une, vous savez que quelqu’un d’autre utilise ce temps pour s’améliorer, pour prendre de l’avance, pour prendre votre place.

Puis frappe une pandémie mondiale, et tout s’arrête.

Le 11 mars 2020, Nabil Karim, d’ESPN, travaillait à SportsCentre. Ce soir-là, Rudy Gobert, de la NBA, a reçu un résultat positif à son test de COVID-19.

« La salle de rédaction est devenue très silencieuse », raconte-t-il.

« Puis, ça a été la folie. »

Les nouvelles se succédaient sur Twitter alors que les ligues sportives annulaient et suspendaient leurs saisons les unes après les autres. SportsCentre s’est transformée en une émission d’actualités relatives à la COVID-19 pendant les mois qui ont suivi, décrit Mr. Karim.

Quatre mois plus tard, en juillet, les ligues sportives nord-américaines telles que la NBA, la LNH, la MLB et la MLS ont repris leur saison.

Nabil Karim, présentateur de nouvelles de SportsCentre chez ESPN. Photo : courtoisie de SportsCentre

« Au retour du sport, j’ai ressenti du soulagement », déclare Mr. Karim.

« J’étais prêt à faire du sport, peu importe la façon. Même si c’était dans une bulle, ou loin des spectateurs. Même si nos équipes n’étaient pas complètes, ce n’était pas grave. Le sport est cet endroit formidable qui nous permet d’oublier le reste du monde, d’encourager les autres et de faire partie d’une communauté. Nous ne pouvions plus faire tout ça. »

Nous nous sommes entretenus avec cinq athlètes ismailis, certains professionnels et d’autres aspirant à le devenir, dont la vie a été mise sur pause. Ils ont tous tiré du positif de cet arrêt forcé.

« Nous avons tous changé », affirme l’animateur. « Nous avons tous une perspective différente sur la vie, la rapidité avec laquelle elle passe et ce qui est important. »

Bien que tout le monde soit heureux de retrouver le sport, M. Karim arrive à la même conclusion que nombreux athlètes du monde entier pendant la pandémie de la COVID-19 : « La vie ne se résume pas qu’au sport. »

Armaan Walli, gymnaste au Canadian National Open
Pour le gymnaste Armaan Walli, s’entraîner seul et apprendre à concentrer son attention étaient difficile au début du confinement.
 
 
Armaan Walli à la première étape de qualification des championnats provinciaux ontariens, Mississauga (Ontario), décembre 2019. Crédit : Stjepan Mackillop

« Il faut être beaucoup plus prudent dans l’apprentissage parce que vous ne pouvez pas compter sur un entraîneur ou un coéquipier pour vous rattraper en cas d’erreur », explique-t-il.

En 2019, M. Walli, aujourd’hui âgé de 17 ans, a obtenu la médaille d’or au cheval d’arçons lors d’une compétition provinciale de gymnastique en Ontario. Cela lui a permis de participer aux championnats de gymnastique de l’est du Canada à l’Île-du-Prince-Édouard, où il a remporté des médailles d’argent à l’épreuve du cheval d’arçons et à la compétition par équipe.

Peu après le début du confinement en mars, le gymnaste a emprunté un cheval d’arçons de son gymnase et l’a installé dans son sous-sol. Il a passé des heures à s’entraîner chaque jour. La pandémie l’a aidé à se concentrer sur ses objectifs et à devenir plus déterminé, dit-il, expliquant que son objectif immédiat est de représenter l’Ontario lors de la prochaine compétition nationale canadienne.

« C’est vraiment une période difficile, mais je pense que ma mentalité en ce qui concerne l’entraînement et la réalisation d’objectifs en général a certainement changé en mieux », déclare-t-il.

Zafir Rawji, joueur de hockey sur glace de la LHJA
Zafir Rawji, qui joue actuellement pour Shortpark Crusaders dans la ligue de hockey junior de l’Alberta, explique que sa famille se réunissait pour un repas environ cinq à dix fois au cours des sept à neuf mois durant la saison de hockey. Avec l’arrivée de la COVID-19, ils étaient maintenant réunis tous les soirs.
Zafir Rawji à l’aréna Sherwood Park, Alberta, octobre 2018. Crédit : Jason Evans/@inthebluecrewdu

« La pandémie nous a offert une occasion de renouer avec notre famille, de prendre nos repas ensemble et de profiter de la compagnie des autres », déclare le joueur.

Le jeune homme de 19 ans en est à sa deuxième année avec les Crusaders. Pendant son année au niveau bantam AAA, il s’est rendu au Match des étoiles et a été l’un des cinq meilleurs marqueurs de l’Alberta. Il a joué lors du tournoi de la Coupe de l’Alberta de 2016 en tant que capitaine adjoint, aux côtés du capitaine de l’équipe, Kirby Dach, qui a terminé sa saison de recrue dans la LNH au sein de l’organisation des Blackhawks de Chicago en 2020. M. Rawji espère jouer pour la NCAA aux États-Unis au cours des prochaines années avant de passer au hockey professionnel.

Lorsque ses parties de hockey ont repris en novembre, il a déclaré qu’il était heureux de s’entraîner et de jouer à nouveau, même si son équipe jouait devant 150 spectateurs au lieu de 2 000.

Alia Karmali, joueuse de football professionnelle

Pour Alia Karmali, l’année 2020 devait être entièrement consacrée au football. Avec le rêve de faire partie d’une équipe nationale, elle se préparait à jouer pour la Nouvelle-Galles du Sud lors des championnats nationaux australiens en mai, et pour l’Alberta lors du championnat canadien en juillet. La COVID-19 a mis un frein brutal à ses plans.

Alia Karmali joue dans un match des séries éliminatoires pour l’équipe de football australienne Central Coast Sharks, octobre 2020. Crédit : Bevan Lenders/SportsAction Pix

« C’était un coup dur parce qu’une grande partie de ma vie était centrée sur le football, mais cela s’est révélé aussi une bénédiction », déclare-t-elle. Elle était tellement investie dans le football qu’elle ne consacrait pas de temps à autre chose qu’à son sport, explique-t-elle.

Mme Karmali, qui a grandi à Edmonton et termine actuellement son externat en médecine à Terrigal en Australie, a signé un contrat avec les Tridents de San Diego de la American Women’s Football League en juillet 2020. La saison devrait commencer en mai 2021.

L’athlète de 36 ans n’a commencé à jouer au football qu’en 2017, bien qu’elle ait joué au basketball, au hockey sur glace et au rugby pendant des années. Peu après avoir commencé à jouer au football, elle a décidé d’essayer la position de quart-arrière.

« Il faut être performant et tout le monde compte sur vous », dit-elle à propos des défis que représente cette position. « Si tout va de travers, il faut prendre sur soi et ne pas en faire une affaire personnelle. »

Arisha Ladhani, joueuse de tennis professionnelle dans la WTA

La joueuse de tennis professionnelle Arisha Ladhani a apprécié le fait d’avoir du temps pour elle-même pendant le confinement.

« J’ai fait beaucoup plus de marches à l’extérieur », a déclaré Mme Ladhani, qui a aussi passé plus de temps avec sa famille. « Nous avons tous pris ce temps pour ralentir et ressentir de la gratitude pour ce qui nous entoure. »

Mme Ladhani s’exerce avant le premier match du tournoi NCAA 2019, Lawrence, Kansas, mai 2019. Crédit : Jason Evans/@inthebluecrewdu

La native de Vancouver, qui a décroché des bourses de tennis à l’Université de Californie à Irvine et à l’Université du Colorado à Denver, joue professionnellement depuis plus d’un an. Elle a participé à sa première finale en simple à la Women’s Tennis Association au Mexique en octobre 2019 et a participé à quatre demi-finales en double dans d’autres tournois.

L’athlète de 24 ans explique comment la COVID-19 a affecté le monde du tennis : « Il faut pouvoir voyager dans le monde entier pour jouer professionnellement. C’est fou de ne pas savoir à quel moment cela pourra se reproduire. »

Mme Ladhani a remporté la médaille d’or en simple aux Jubilee Games en 2016 à Dubai en 2016. Elle dit qu’elle parle encore à de nombreux athlètes qu’elle a rencontrés et qu’elle trouve important ce système de soutien. Elle s’émerveille aussi de la façon dont le sport a aidé les gens en ces temps difficiles.

« Le sport est devenu tellement plus populaire pendant la pandémie », dit-elle. « C’est une façon d’être actif et de se changer les idées. »

Zohib Islam Amiri, joueur de soccer professionnel au championnat d’Inde de soccer (I-League)

Le joueur de soccer professionnel Zohib Islam Amiri affirme que la pandémie a eu à la fois des effets positifs et négatifs : il a pu passer du temps à Montréal avec sa mère et son père, qu’il n’avait pas beaucoup vus au cours des 15 dernières années, mais il n’a pas pu faire ce qu’il aime le plus.

Zohib Amiri au Tajikistan, au match de qualification de la Coupe du mondemondiale entre l’Afghanistan et l’Inde. Crédit : Afghanistan National Football Team

L’athlète, qui a maintenant 30 ans, a quitté son domicile au Pakistan à l’âge de 15 ans pour s’entraîner en Afghanistan avec l’équipe nationale. Cinq ans plus tard, sa famille est retournée en Afghanistan, mais le jeune homme devait déménager en Inde pour y jouer professionnellement. Au cours de la saison 2012-2013, il a remporté le prix du joueur de l’année des partisans du championnat d’Inde de soccer et, en 2013, il a été capitaine de l’équipe nationale afghane de soccer lors du championnat d’Asie du Sud. 

M. Amiri se trouvait en Inde lors de l’annonce de la quarantaine en mars. Il décrit cela comme une expérience « effrayante ». « Les gens n’avaient pas de nourriture, ils ne mangeaient pas correctement », raconte-t-il. Il s’inquiétait de savoir combien de temps cela allait durer. Il a finalement pu rejoindre sa famille à Montréal en juillet.

« Nous devons rester en forme, peu importe où nous sommes. Que ce soit en quarantaine, en confinement ou à l’extérieur », déclare celui qui fait des poids et haltères, du cardio et du yoga à la maison. « Je dois être actif. C’est la seule chose à faire. Rester positif et continuer à m’entraîner. »

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