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Persévérer dans l’espace

L’ingénieure en aérospatiale Farah Alibay sonde les mystères de l’univers

Par
Omar Rawji
Published October 23, 2021
Illustration du rover Perseverance de la NASA atterrissant sur Mars créée pour représenter l’atterrissage prévu le 18 février 2021. Des centaines d’événements critiques doivent s’exécuter parfaitement et au moment exact pour que le rover puisse atterrir en toute sécurité. Crédit : NASA/JPL-Caltech

En février 2021, le rover Perseverance de la NASA s’est posé sur Mars. Une de ses missions sera de recueillir des échantillons à la surface de cette planète, qui, s’ils sont renvoyés avec succès sur Terre, seront les premiers jamais obtenus d’une autre planète.

L’objectif, selon la docteure en génie, Farah Alibay, sera de déterminer s’il y a jamais eu de la vie sur Mars.

« Il y a quelques milliards d’années, Mars ressemblait peut-être beaucoup plus à la Terre qu’aujourd’hui », explique l'ingénieure de systèmes au Jet Propulsion Laboratory de la NASA depuis 2014. Elle a déclaré à The Ismaili Canada que les scientifiques pensent que Mars avait autrefois de l’eau et une magnétosphère, soit les éléments fondamentaux de la vie possible sur Terre.

C’est important, ajoute-t-elle, parce que prouver qu’il y a déjà eu de la vie sur Mars rendrait nettement plus probable la possibilité qu’il y ait d’autres formes de vie, et en grand nombre, ailleurs dans l’univers. « D’où venons-nous, et sommes-nous seuls? C’est une question existentielle que nous nous posons, pas seulement dans notre société, mais depuis les débuts de l’humanité. »

Farah Alibay dans la tente des médias du Jet Propulsion Lab (JPL) de la NASA à Pasadena en Californie le jour de l’atterrissage InSight, 26 novembre 2018. Crédit : JPL-Caltech

Mme Alibay, âgée de 33 ans, affirme que ses parents ont joué un rôle déterminant dans sa décision de devenir ingénieure en aérospatiale. Elle et son frère sont nés dans la petite ville de Joliette, au Québec. Ils ont été élevés sans stéréotypes de genre, dit-elle. Elle jouait autant avec des automobiles et des jouets Lego qu’avec des poupées, et avait un appétit insatiable d’apprendre.

« L’école était sa vie », se souvient sa mère Nadine Soundarjee, qui raconte que sa fille pleurait à la fin de chaque année scolaire.

Au secondaire, elle a presque emprunté une orientation de carrière entièrement différente, puisqu'elle oscillait entre la médecine et l’aérospatiale. Elle se souvient que beaucoup de gens autour d’elle, y compris sa communauté religieuse, l’encourageaient à devenir médecin.

Ses parents, en revanche, l’ont poussée à suivre sa passion. Je me souviens que mon père me disait : « Si tu veux être fermière, et avoir une ferme, ainsi soit-il, mais fais de ton mieux et mets-y tout ton cœur ».

« Mon frère était celui qui s’intéressait à l’espace, et moi, j’aimais beaucoup les dinosaures », se souvient-elle. Cela a changé à ses neuf ans quand ils ont vu le film Apollo 13. Alerte révélatrice : « Je me souviens que mon frère était horrifié. Nous avons dû pousser sur le bouton d’accélération jusqu’à la fin pour lui montrer que les astronautes avaient survécu », raconte-t-elle. « À la fin, il n’avait plus envie d’aller dans l’espace, et moi, j’étais juste fascinée. »

 
Farah Alibay tient le modèle de masse du séismomètre InSight dans le Laboratoire In-Situ Instrument du Jet Propulsion Lab tout en parlant à un collègue, juillet 2018. Crédit : JPL-Caltech

Quand Mme Alibay avait 13 ans, son père a décroché un emploi à Manchester, en Angleterre. « Pour mes parents, c’était une occasion de nous exposer à quelque chose de différent et de changer notre vision du monde », explique-t-elle. Ils voulaient aussi que leurs enfants apprennent l’anglais. La mère de Mme Alibay est restée à la maison pour les aider, elle et son frère, à s’adapter durant leurs premières années en Angleterre. 

Après ses études secondaires, Mme Alibay a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en génie aérospatial et aérothermique à l’Université de Cambridge, avant de faire un stage à la NASA. Elle est ensuite allée au Massachusetts Institute of Technology, où elle a obtenu un doctorat en systèmes spatiaux tout en poursuivant son stage à la NASA. Elle a été engagée à plein temps à la NASA après avoir terminé ses études. Avant Perseverance, elle a travaillé sur l’InSight Mars Lander, qui mesurait l’activité sismique sur la planète rouge.

Alibay fait visiter le Laboratoire In-Situ Instrument du Jet Propulsion Lab aux personnes influentes des médias sociaux avant l’atterrissage InSight en novembre 2018. Crédit : JPL-Caltech

En tant que femme de couleur dans un domaine à prédominance masculine,  Mme Alibay fait du mentorat pour d’autres femmes et plaide pour la diversité dans les sciences, la technologie, le génie et les mathématiques (STIM). « Je veux changer la culture aérospatiale, et la façon dont nous intégrons les jeunes femmes ingénieures et nous célébrons les différences », a-t-elle déclaré au Huffington Post en février 2020.

En raison de la COVID-19, l'ingénieure et son équipe travaillent principalement à domicile depuis la mi-mars. Malgré cela, ils ont poursuivi le lancement du rover Perseverance en juillet 2020. Le lancement était prévu bien avant la pandémie. Le rover devait être lancé au cours d’une période serrée de trois semaines afin qu'il puisse atteindre Mars, explique-t-elle. « Ce sont les planètes qui décident du bon moment. »

« C’est un peu fou », ajoute-t-elle. « Nous essayons de faire avancer l’humanité en faisant atterrir sur une autre planète le rover le plus grand et le plus complexe que nous ayons jamais construit, et nous faisons tout cela en plein milieu d’une pandémie. »

Alibay devant OPTIMISM, le jumeau sur terre du rover Perseverance au Mars Yard du Jet Propulsion Lab, octobre 2020. Crédit : JPL-Caltech

Pendant que Perseverance se dirigeait vers Mars, Mme Alibay et son équipe ont testé le système de navigation du rover avec une réplique ici sur Terre. À l’atterrissage de Perseverance, l'équipe a commencé à transmettre des commandes au rover, qui les exécute pendant la journée. Le rover transmet des informations à la Terre pendant la nuit.

Mme Alibay adore son travail. Voici son conseil pour quiconque n’est pas certain de la carrière à choisir : « Trouvez un sujet qui vous captive. Pour moi, il s’agissait de l’espace, mais peu importe ce dont il s’agit, le sujet qui occupe vos pensées dans vos temps libres ou quand vous entrez dans une librairie, ce qui vous procure du bonheur et qui pique votre curiosité, trouvez ce que c’est. Puis faites-en votre carrière », dit-elle.

« J’éprouve tellement de joie en allant travailler tous les jours que c’est devenu mon deuxième objectif de partager ma passion avec les autres. »

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