En 2006, les frères Noor et Habib Akbari ont quitté l’Afghanistan pour s’installer au Canada avec leur famille. Ils ne possédaient alors que 500 $, se souviennent-ils. Aujourd’hui, ils dirigent une chaîne de restaurants de petit-déjeuner qui compte 22 établissements au Québec et en Ontario, et quatre autres en cours de construction.
« Tout a commencé au sein de notre communauté, parce que nous avons eu de bons mentors », affirme Noor Akbari, qui explique que le réseau qu’ils ont bâti grâce à la communauté ismailie les a aidés à se préparer à lancer une entreprise.
À leur arrivée au Canada, les frères ont trouvé un emploi dans un restaurant de petit-déjeuner de Sherbrooke. Ils étaient des restaurateurs plutôt improbables. En effet, lors de son premier jour de travail, Noor ne savait même pas comment casser des œufs sur sa plaque. Un gérant patient lui a enseigné comment faire, et le restaurant a rapidement inspiré les rêves entrepreneuriaux des deux frères. Au cours des sept années suivantes, ils ont acheté et dirigé neuf franchises dans le cadre du programme de rachat offert par la chaîne.
En 2014, désireux de rencontrer d’autres entrepreneurs ismailis et d’acquérir davantage de connaissances commerciales, Noor a assisté à une conférence à Vancouver organisée par Alliances Canada, qui réunissait des professionnels et des entrepreneurs ismailis. « Mon frère débordait d’énergie à son retour de Vancouver », se souvient Habib, qui explique à quel point Noor avait été inspiré après avoir rencontré d’autres entrepreneurs ismailis. Depuis quelque temps, les deux hommes rêvaient de se lancer en affaires pour aider à intégrer les immigrants, y compris les Afghans, au sein de la communauté ismailie du Québec. La conférence les a motivés à entamer les démarches pour la concrétisation de Coco Frutti.
Les frères ont décidé de créer une chaîne de restaurants de petit-déjeuner axée sur des aliments frais, un service courtois et un environnement accueillant. Fidèles à leur vision initiale de créer des débouchés pour les ismailis, ils ont trouvé des restaurateurs au sein de la communauté. Chacun des restaurateurs de la chaîne Coco Frutti commence par travailler en cuisine.
« Un concept ne signifie rien si vous n’avez pas un bon restaurateur », affirme Habib.
Les frères affirment que la communauté ismailie a joué un rôle clé dans la création de leur entreprise. Lorsque la banque a refusé de leur accorder un prêt, un membre de la communauté ismailie les a aidés à obtenir les fonds nécessaires pour ouvrir leurs quatre premiers établissements. Lorsqu’ils ont eu besoin de conseils pour leur entreprise, les entrepreneurs ismailis leur ont accordé du temps et de l’encadrement.
Les frères ont persévéré dans les bons et les mauvais moments, faisant confiance à leur vision après le retrait d’un partenaire commercial en raison d’un diagnostic de cancer, et face à la COVID-19. En mars 2020, la pandémie a empêché l’ouverture de deux nouveaux établissements et a compliqué les activités quotidiennes des restaurants Coco Frutti existants. Les deux frères ont réagi en imposant le port d’ÉPI et des mesures de distanciation physique. Ils ont également cherché à maintenir la motivation de leur équipe par des conférences virtuelles et des livraisons de nourriture.
Bien que Noor et Habib savent qu’ils continueront à faire face à des défis tout au long de la croissance de Coco Frutti, ils sont convaincus qu’avec le soutien et les conseils de leurs mentors, leur entreprise peut continuer à progresser.
« Nous savions [que se lancer en affaires] n’est pas toujours facile », dit Noor. « Nous avons appris qu’il ne suffit pas de rêver : il faut travailler dur et oser se lancer. »
