Née à Nairobi, au Kenya, Mme Verjee a fréquenté un pensionnat en Angleterre où elle s’est adonnée à diverses formes d’art, notamment les œuvres chorales, l’opéra, le théâtre, la musique, les arts visuels et l’artisanat. Au début des années 1970, une époque stimulante pour la culture et la technologie, l’artiste s’est installée à Vancouver, où elle a obtenu un diplôme en gestion et en économie à l’Université Simon Fraser. L’arrivée de la Sony Portapak, une caméra vidéo portable ayant fait son apparition sur le marché en 1967, a rendu le tournage de films plus abordable et plus accessible. Divers artistes, ainsi que Mme Verjee, ont choisi d’utiliser ce médium pour raconter leurs histoires.
En 1977, Mme Verjee a joué dans une pièce de théâtre au pénitencier fédéral de Matsqui, à Abbotsford, en Colombie-Britannique. Réalisée par les Institutional Theatre Productions en partenariat avec l’Université de Victoria, la pièce s’inscrivait dans une initiative visant à soutenir les détenus pour l’obtention de diplômes. Elle se rendait chaque semaine à la prison pour les répétitions. Ron Sauvé, l’un des détenus qui jouaient à ses côtés, a décroché un baccalauréat ès arts pendant son incarcération. Après avoir été libéré à la fin des années 1980, il est devenu directeur artistique des Institutional Theatre Productions. Il a fait connaître la compagnie au grand public en vue de permettre la réhabilitation d’autres détenus et ex-détenus au moyen du théâtre, se souvient-elle.
« L’art a le pouvoir de nous faire réfléchir, de s’interroger sur le monde dans lequel nous vivons, de nous inciter à agir et à trouver notre voie », déclare-t-elle en s’exprimant sur cette expérience dans la vidéo de son portrait du Prix du Gouverneur général.