Il y a une lueur d’espoir | The Ismaili Canada

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Il y a une lueur d’espoir

Privilégier l’action aux paroles pendant la pandémie de COVID-19

Par
Zahra Akhter Premji
Published September 30, 2020
Safira Teja (à droite) cousant des masques avec sa famille. Crédit : Offert à titre gracieux par Safira Teja.

Imaginez que vous êtes à quelques semaines d’obtenir votre diplôme universitaire. Vous n’êtes qu’à quelques centimètres de la ligne d’arrivée, puis l’inattendu se produit. Une pandémie a mis fin au monde tel qu’on le connaît, et suspendu tout ce à quoi vous avez travaillé pendant des années. Cette histoire est celle de nombre de mes amis et membres de ma famille dans notre communauté.

C’est également celle de ma sœur, Tasneem Premji, et de son rêve de devenir chiropraticienne. Face à une pandémie, il était tout naturel pour elle et pour beaucoup de membres de la communauté ismailie de se tourner vers le bénévolat et le service désintéressé (seva).

On nous apprend dès l’enfance qu’on n’arrête pas de donner lorsqu’on rencontre un obstacle et en l’absence du jamatkhana durant la pause des études, il y a d’autres moyens de trouver la paix et un sens à la vie. L’importance de redonner à la communauté a amené ma sœur et d’autres étudiants à offrir des cours d'exercice en ligne et à gérer des webinaires diffusés à la communauté ismailie qui nous réconfortent et nous gardent sains d’esprit en période d’isolement.

Au début, il y a eu un moment où je me suis apitoyé sur mon sort. J’aurais voulu être avec mes grands-parents pour pouvoir les serrer dans mes bras et les embrasser. Puis, j’ai compris qu’il était possible de s’adapter à la situation. Et c’est ce que j’ai constaté chez de nombreux bénévoles de notre communauté. Lorsque le jamatkhana ferme, on n’accroche pas son uniforme. On s’adapte. On trouve de nouvelles façons de redonner à la communauté. J’en ai été témoin aux quatre coins de l’univers virtuel. Si je ne peux pas embrasser mes grands-parents, les personnes que j’aime le plus, je leur montrerai comment utiliser un iPad et je les embrasserai virtuellement chaque jour.

Même si cela implique enlever son uniforme de bénévole et mettre un masque et des gants pour livrer l’épicerie à une personne âgée, on ne s’arrête pas. L’action plutôt que les paroles. C’est une phrase simple, mais maintenant plus que jamais, elle est mise à l’épreuve. J’ai vu plusieurs générations d’une même famille s’unir pour aider sans hésitation.

Prenez la famille de Safira Teja, une jeune fille de 22 ans de Calgary. Plusieurs générations de sa famille se sont réunies pour préparer des matériaux pour la fabrication de masques pour que sa grand-mère puisse les coudre. Des masques pour ceux qui en ont besoin, assemblés dans le cadre d’un projet familial à distance. « J’ai trouvé que c’était une façon très thérapeutique de prendre conscience de mon impact sur la communauté. Même dans les pires circonstances, il y a une lueur d’espoir », a déclaré Safira Teja.

Mishaal Shariff, une jeune fille de 26 ans de North Vancouver, fait partie des nombreux bénévoles au pays qui font l’épicerie pour des personnes âgées qu’ils n’ont jamais rencontrées. « J’ai l’impression d’avoir une raison de vivre autre que moi-même et cela donne un sens à ma vie », révèle Mishaal Shariff.

Pour de nombreux aînés, elle représente la seule interaction physique de la semaine. Ce n’est pas toujours facile pour elle. Comme elle n’a pas d’auto, elle doit transporter elle-même l’épicerie, qui comprend parfois quatre litres de lait, et la livrer. « Je crois que nous sommes tous mis sur cette planète pour nous entraider », affirme la jeune femme.

Une autre réalité est que la terre ne s’arrête pas de tourner et que des gens continuent de mourir. Mais quand vous ne pouvez pas vous approcher des autres et qu’il y a une limite de personnes pouvant se rassembler, comment peut-on encore faire des funérailles? En termes simples, « on ne s’arrête pas, on s’adapte. » Ce sont les mots de mon père de 60 ans, Akhter Premji. Il ressent un sentiment de culpabilité d'être à des enterrements en tant que volontaire alors que tant d'autres ne peuvent pas, mais c’est là son seva, de donner au défunt, à l’être spirituel (ruhani) un départ approprié.

« Les familles vivent un deuil et nous essayons de combler ce vide pour eux. Si elles ne peuvent pas réciter les hymnes pieux (ginans), je vais les apprendre et les réciter pour eux », indique Akhter Premji.

Ce sont les histoires de résilience qui se sont déroulées autour de moi face à la catastrophe. Il y a des jours où il me semble futile de me lever pour vivre une autre journée de COVID-19 et d’isolement, sans possibilité de serrer mes proches dans mes bras. Mais ces histoires me rappellent constamment que même si nous sommes séparés physiquement, nous sommes ensemble plus forts que jamais.

 

Cet article a été publié à l'origine dans le numéro d’été 2020 de The Ismaili Canada.

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